Cinema Improbable

Battledogs

Notation 0,5/10

Battledogs est un film d'horreur sorti en direct-to-dvd, réalisé par Alexander Yellen en 2014 et coproduit par The Asylum. Avec un budget non précisé mais certainement minable, le film dure 80 minutes environ.

Attention, ce film comporte la mention "crevard".

Synopsis : L'histoire ne perd pas son temps à démarrer ; une femme fait un malaise en plein milieu d'un aéroport, part se réfugier aux toilettes et se transforme soudainement en gros loup-garou au bout de 3 minutes de film ; ça part mal... Comme on peut s'y attendre, la femme sème le chaos dans l'aéroport en mordant tout ce qu'elle trouve, transformant à leur tour les gens en bébêtes instantanément. Le SWAT est obligé d'intervenir et lance du gaz pour endormir les monstres afin de les récupérer pour les mettre au secret.

Jusque là le scénario nous balance les faits de la manière la plus naturelle qui soit sans aucune explication, comme si une invasion de loups garous était d'une banalité décevante. Les militaire font alors tout un tas d'expériences sur les bestioles pour en tirer un avantage stratégique et se constituer à long terme un bataillon de super soldats canins (le film en profite pour nous servir un petit couplet patriotique, histoire d'empirer le scénar déjà pas brillant). L'un des militaires mène sa petite enquête personnelle, et après moult recherches découvre les origines du problème, à savoir la femme du début qui s'est fait mordre par un loup (apparemment c'était pas évident). Les gradés tentent alors de l'éliminer afin que l'affaire ne s'ébruite pas (une bonne vieille théorie du complot en somme).

Les personnes infectées par le virus du loup garou finissent par s'échapper pour semer la mort et le désespoir en ville ; les militaires tentent de les éradiquer en bataille rangée tandis que le militaire détective essaye de trouver une solution un peu plus pacifique. C'est alors qu'il découvre que les personnes contaminées peuvent reprendre le contrôle d'eux-mêmes et conserver leurs émotions. Au final un sérum est découvert pour combattre le virus et guérir la femme porteuse ; très bien, mais ça ne résout pas le problème des autres bestioles en liberté dans New-York... Le film nous balance une morale darwiniste assez fumeuse pour conclure...

 

Réalisation : Alexander Yellen est surtout connu pour ses films de monstres et de catastrophes produits par SyFy, comme MegaShark vs GiantOctopus. Bref, une filmographie exaltante...

Globalement, c'est de excellent Asylum (c'est donc pourri) ; le montage est complètement bâclé, il n'y a aucune cohérence entre les scènes et les transitions sont immondes. Les cadreurs ne sont pas foutus de capturer un plan global, c'est violent même pour un film de ce genre ! Quant aux effets visuels, ils sont tout simplement innommables ; les transformations font peur tellement elles sont ratées, le sang ressemble d'avantage à de la boue...

Les décors font d'avantage penser aux grottes de Lascaux, et le film contient quelques product placement assez malhabiles.

 

Bande-son : On retrouve ici le brave Chris Ridenhour, compositeur officiel des daubes de The Asylum. Les musiques peuvent donc se résumer en un amas de vieux bruitages ignobles pour les transformations et les hurlements des bestioles (qui ressemblent d'avantage à des crissements de freins), des sons stressants passe-partout comme dans tous les films de ce genre, et quelques moments patriotiques pendant les séquences adéquates.

 

Jeu des acteurs/Personnages : Un jeu d'acteur tellement époustouflant qu'on en avalerait son café de travers... Les personnages du gouvernement sont assez réactifs face aux monstres et restent globalement sereins ; pourvus d'un sang-froid britannique, ils affrontent les loups garous sans se formaliser. Cela n'empêche pas qu'ils se font massacrer comme des glands, sauf le vieux colonel blasé archicliché qui se les fait tous à grands coups de fléchettes hypodermiques.

Hélas les scénaristes n'avaient aucune imagination pour les dialogues qui sont tellement creux qu'on en voit pas le fond ; un rassemblement grotesque de proverbes passe-partout pour rendre les persos plus intelligents qu'ils n'y paraissent (on prend vraiment le spectateur pour un idiot). Seules quelques scènes un peu burlesques prêtent à sourire (les gens attendant le métro voient passer les loups sur les rails).

 

Conclusion : Une sacrée daubasse de compétition, même pour The Asylum qui pourtant a des heures de vol dans le genre des films d'horreur suicidaires. Aucun fil conducteur dans le scénario qui a certainement été écrit au fil de la plume (sur un tas de purin), des effets spéciaux qui donnent des crampes d'estomac, des musiques sans une once d'originalité et un jeu d'acteur à jeter par les fenêtres, sans parler du montage effectué par un manchot borgne...

Fuyez, pauvres fous !